Appartement de Jarod - Floride
Quelque part dans une chambre, Jarod actionne son lecteur-valise de DSA.
(Archive : 07 septembre 1974 - For Centre Use Only)
Les diapositives d'un homme blessé et debout, encadré par des soldats 'asiatiques' sont projetés sur une toile blanche. Le regard apeuré de l'homme blessé fixe l'appareil photo.
Le champ de la caméra qui filme la scène des diapositives s'éloigne et la tête d'un enfant apparaît alors, proche de la toile. Puis l'enfant, sérieux, se retourne. Il s'agit de Jarod.
Jarod enfant : Pourquoi je suis là Sydney ?
Sydney jeune : Je veux que tu examines des photographies.
Jarod, qui était assis en tailleur, se lève. Il s'approche encore plus proche de la toile où sont projetés les diapositives.
Jarod enfant : C'est un guerrier ?
Sydney jeune : Oui. Un soldat de l'Asie du Sud-Est.
Jarod enfant : Pourquoi est-ce que je dois le regarder ?
Sydney jeune : Il y a des gens qui pensent que cette photographie n'est pas réelle. Qu'elle a été créée... Je veux avoir ton avis.
Jarod fixe le visage de l'homme blessé.
Jarod enfant : Il a peur. Il est triste.
Sydney jeune : (doucement) Il a disparu.
Jarod caresse la toile au niveau du regard de l'homme blessé.
Sydney jeune : Les gens qui l'aiment veulent savoir s'il vit encore.
A ces mots, Jarod baisse les yeux. Il se retourne vivement, le regard vif et troublé, vers Sydney.
Jarod enfant : Comme mes parents ?
(Fin de l'Archive. : 07 septembre 1974 - For Centre Use Only)
De nos jours. Jarod, concentré jusque-là sur le D.S.A., lève les yeux de la vidéo, le regard fermé.
Centre de tir de Cedar Point - Caroline du Nord
Des bruits de balles tirées en rafale se font entendre. Alignés les uns à côtés des autres, derrière une barrière à hauteur de taille, des hommes et des femmes très divers, casques anti-bruit sur les oreilles et lunettes de protection sur les yeux, s'entraînent au tir avec toutes sortes d'armes sur des cibles en papier.
Le gérant : Pourquoi vous vous intéressez autant à Monsieur Starr ?
Le gérant du Centre de tir enlève son casque anti-bruit en rentrant dans le bureau d'accueil. Sur les étagères trônent des prix gagnés. Derrière le gérant suivent Mlle Parker et Sydney.
Mlle Parker : (lapidaire) C'est une affaire de famille.
Sydney : Pouvez-vous nous le décrire heu... ses manières, son humeur heu ... enfin vous voyez.
Le gérant s'installe derrière son comptoir, suivi de Mlle Parker qui se recoiffe, et de Sydney qui écoute attentivement.
Le gérant : (content) Je vais vous dire une chose, ce gars-là avait de nombreuses facettes ! En arrivant ici, il confondait une arme à percution avec une à répétition ! (sourire) Et en moins de 24 h ... !
L'homme se baisse et cherche bruyamment quelque chose sous son comptoir. Mlle Parker perd son sourire poli et le regarde dédaigneusement, blasée. L'homme rit en posant alors sur le comptoir des cibles en papier qu'il déplie pour les montrer à ses visiteurs, hilare.
Le gérant : ... il a réussi ça !
Sur la cible de forme ronde, seuls les cercles noirs et les plus au centre, de 7 à 10, sont troués. Le n°9 a disparu remplacé par un grand vide, et chaque autre numéro est au moins encadré par deux trous. Le gérant explique à Sydney qui se penche pour mieux voir.
Le gérant : 10. 19 ! Tous ces cartons sont pareils !
Le gérant laisse Sydney prendre la cible, et s'accoude au comptoir, interrogateur.
Le gérant : Suis pas fichu de piger le sens ...
Sydney lève la cible vers la lumière du jour pour mieux voir, les sourcils froncés. Il se tourne vers le gérant, écoutant la suite de la conversation.
Le gérant : Et puis, y'a eu les balles !
Mlle Parker : (soudain intéressée) De quelles balles s'agissait-il ?
Le gérant : Il payait un supplément pour venir après la fermeture, les déloger du mur du fond, il disait qu'il voulait ... étudier les balles ! Et il était balaise quand il s'agissait d'étudier quelque chose !!
Mlle Parker perd son sourire, déçue face au gérant qui s'amuse en repensant aux agissements de Jarod .
Le gérant : Comme je vous le disais, ce type avait de nombreuses facettes !
Mlle Parker le coupe presque, peu amusée par ce qui se dit, mais continuant à faire semblant d'être enthousiaste.
Mlle Parker : Oui c'est vrai (sourire affable).
Sydney rit légèrement avec eux, bras croisés, laissant son regard circonspect dévier vers une Mlle Parker très engageante.
Mlle Parker : Par hasard il vous aurait dit où il allait ?
Le gérant : Ah il habitait dans une résidence tout près de l'autoroute, vous devriez y aller.
Sydney, se tenant le menton, aquiesce. Mlle Parker fixe toujours en souriant le gérant.
Mlle Parker : Oui, merci.
Sydney ramasse les cibles en papier laissées par Jarod.
Le gérant : Ah y'a pas de quoi !
Mlle Parker fait son plus beau sourire. Sydney demande s'il peut conserver les cibles.
Sydney : Je peux ?
Mlle Parker, large sourire toujours accroché à son visage, a déjà commencé à se diriger vers la porte. Le gérant répond nonchalamment à Sydney...
Le gérant : C'est un pays libre !
... avant de brusquement se souvenir :
Le gérant : ... oh attendez !
Le gérant a de nouveau plongé sous le comptoir. Mlle Parker, impatiente, et Sydney, impassible, se sont arrêtés à la porte.
Le gérant : lorsque vous l'aurez retrouvé, vous pourrez lui rendre son petit jouet !
Le gérant brandit tout fier une petite moto rouge vif télécommandée, montée par un motard vêtu de noir du casque aux bottes. Sydney et Mlle Parker se rapprochent du comptoir, interpellés.
Mlle Parker : (étonnée) Son jouet ??
Le gérant : Ouais !
Mlle Parker prend la moto pour l'observer de plus près. Elle n'en revient pas.
Le gérant : Quand il avait fini de tirer il faisait rouler ça partout dans la maison !
Le gérant rit. Sydney sourit en réponse. Mlle Parker touche le motard le regard éberlué.
Le gérant : Cet homme-là a encore une âme de gosse ! (rires) C'est touchant !
Mlle Parker a retrouvé son sourire poli et le regarde, la moto télécommandée toujours dans les mains.
Mlle Parker : C'est hilarant !
Mlle Parker fixe le gérant avec son large sourire figé. Sydney, derrière elle, la regarde en souriant également. Le gérant rit toujours. Il a gardé la télécommande, qu'il actionne alors. Les roues de la moto que tient toujours Mlle Parker se mettent soudain à tourner, et le motard se met à bouger de droite et de gauche sur son siège. Mlle Parker perd son sourire, fixant sans comprendre le jouet.
Une rue de Miami - Floride
Une moto roule à vive allure sur la chaussée. Une sirène de police se fait entendre. Le soleil est haut et une voiture de plage décapotable bleue, style Mini-Moke, se gare le long d'un trottoir. Des passants en shorts et chemises hawaïennes déambulent. La moto de police, sirène hurlante, vient se garer derrière la voiture semble-t-il contrevenante. Le policier arrête sa moto, fait descendre sa béquille avant de poser pied à terre. Le policier se dirige vers le conducteur et la passagère de la voiture de plage. Il s'agit d'un jeune homme, torse nu et tatoué, et d'une jeune fille en débardeur, lunette de soleil sur le nez. Le jeune homme regarde dépité et blasé le policier, qui s'accoude à son pare-brise.
Jeune homme : Je roulais trop vite en doublant ce camion ?
La voix magnanime de Jarod lui répond alors :
Jarod : Non monsieur...
Jarod, habillé en policier de la route, enlève ses lunettes de soleil, sourit au contrevenant et rajoute :
Jarod : ... en me dépassant moi !
Département de la police - Miami - Floride
Il fait très beau et la plage est bondée. Au Metro Dade Police Department aussi, il y a de l'effervescence. Une voix en colère se fait entendre. Il s'agit d'un homme menotté qui est amené pour interrogatoire.
Homme menotté : Je veux mon avocat, j'ai des droits !
Ce à quoi lui répond le policier, amusé, qui le tient fermement :
Franck Meyers : Vous devriez vous détendre croyez moi.
Son partenaire, renchérit, en lui pointant son journal dans la figure.
Bishop : Hé la ferme ! Et ne bougez pas !
Franck Meyers : Vous voulez une bière ? Un cappuchino ? ou autre chose ?
Homme menotté : hin hin ...
L'homme menotté se tient debout devant Bishop qui s'est assis. Il a compris que cela ne servait à rien d'exiger quoi que ce soit et sourit aussi aux demandes faussement aimables qui lui sont proposées par le policier 1.
Bishop : Alors, voyons ce qu'on a là !
Meyers s'est assis sur un bureau attenant et regarde sa montre. L'homme menotté mâche du chewing-gum et regarde en l'air. Le policier 1 lit le dossier de l'homme arrêté et s'esclaffe en y découvrant ce qui y est notifié.
Bishop : Oh oh tu parles, la bonne foi ! mais il a plongé 3 fois !
Bishop tend un document à Meyers. L'homme arrêté regarde ailleurs.
Frank : On sait bien ce que ça veut dire...
Bishop : C'est conduit automatiquement en prison.
Bishop jette le dossier de l'homme arrêté sur son bureau, et le regarde.
Bishop : Toutes mes Félicitations. Ca me semble un peu dur vu que vous avez piqué quoi ?
Le policier prend un sachet transparent posé sur son bureau, dans lequel ont été placées des liasses de billets. Le policier fait semblant d'être étonné, se moquant de l'homme menotté.
Bishop : 6 dollars et ... oh 39 cents seulement à une vieille !
Le policier s'esclaffe, tressottant sur son fauteuil. L'homme menotté est pincé et continue de regarder ailleurs.
Frank) : Ah ben oui t'aurais été bien avancé...
Bishop : Vous êtes ce qu'on appelle ... un criminel top niveau hein !
Le policier demande alors à son partenaire :
Bishop : Frank, où est mon café ?
Ce dernier se retourne sur le bureau et tend la main pour prendre un gobelet. Profitant que les deux policiers ne le regardent plus, l'homme attaché passe sous le comptoir et cours vers la sortie du commissariat.
Bishop : Oh le salaud il s'échappe !
Surgit alors une botte cirée, qui fait un croche-patte à l'homme menotté. Ce dernier s'étale de tout son long dans une pièce bondée de policiers qui se sont tous immobilisés au cri du policier 2. Ils regardent l'homme menotté tomber.
Tous les policiers présents : Ohouuu
Les bottes vernies se rapprochent du buste de l'homme menotté. Tout le monde pousse des petits cris moqueurs à la chute du prévenu. Bishop s'est levé et va à l'encontre de l'homme étendu par terre. Les bras de l'homme aux bottes vernis soulève le prévenu. Sitôt aidé par le Bishop, toujours moqueur.
Bishop : J'aurai peut-être dû lui faire un déca...
Jarod, celui qui porte les bottes cirées, semble se soucier de l'homme menotté qu'il vient de faire tomber et aider à se relever.
Jarod (concerné) : Vous avez mal on dirait ?
Bishop tourne le prévenu vers lui et l'agrippe par le col de sa chemise.
Bishop : Tu vois ce qui arrive quand on joue à l'idiot !
Il est tout de suite entouré par 2 de ses collègues, dont Frank, en plus de Jarod qui reste à ses côtés.
Bishop : Remettons notre super star dans sa cage.
Frank : [ironique] Tu vas froisser sa belle chemise...
Bishop pousse le prévenu dans les bras du policier 3.
Policier 3 : Bien Bishop.
Le policier 3 sort l'homme menotté. Les deux policiers se tournent alors vers Jarod.
Bishop : Bien joué.
Tout le monde s'observe avant que le policier 2 ne se présente à Jarod en lui tendant sa main.
Bishop : Carl Bishop.
Meyers : Bonjour ! Frank Meyers.
Frank sert gaiement la main de son collègue, avec qui il fait donc connaissance.
Jarod : Jarod Starr. Avec 2 r.
Bishop s'ennuie déjà des présentation et détourne la tête, contrairement à Frank qui poursuit l'échange.
Frank : Starr, comme Ringo ?
Jarod : Qui est Ringo ?
Les deux policiers regardent amusés Jarod.
Bishop : [rires] Ha Ha !! Ca c'est drôle ! [plus sérieusement ] C'est la 1ère fois que l'on vous voit ici.
Les 3 hommes regagnent le comptoir. Jarod n'a pas compris ce qui les a fait rire.
Sergent [qui a entendu la question de son collègue] Il vient d'être transferé de Chicago.
Frank rempli un document administratif tendu par la policière de l'acceuil. Bishop l'écoute, Jarod paraît surpris qu'elle ait cette information
Sergent de l'accueil : Vous êtes encore en retard Starr !
Cette dernière est excédée, de devoir faire cette rime dans sa phrase, et de la situation dans laquelle la met Jarod. Ce dernier lance un regard penaud à Bishop. Jarod serre les mâchoires et ne pipe mot.
Sergent de l'accueil : [excédée] J'attends toujours vos papiers de transfert !
Jarod s'avance contre la borne d'accueil, face à sa collègue de l'accueil, mue d'une assurance retrouvée.
Jarod : Je voulais justement vous voir pour ça Madame. Je...
Mais Jarod est soudain interrompu par une femme qui s'adresse de manière autoritaire à Frank et Bishop, restés en retrait. Cette femme ne porte pas l'uniforme. Jarod s'est retourné pour savoir ce qui se passe.
Inspectrice : Bishop ! Meyers ! vous deviez être dans mon bureau il y a une demi-heure !
Meyers souffle de lassitude en détournant la tête.
Bishop : Oui... heu ... on a été ... légèrement occupé...
Inspectrice : Je veux vous voir tout de suite !
Meyers : [excédé] Allez inspecteur, fichez nous la paix, on en a déjà parlé, ça peut attendre !
Bishop balance sa tête blasé, fatigué.
Inspectrice : Tout de suite !
L'inspectrice les regarde droit dans les yeux et tourne les talons. Jarod les observe toujours.
Meyers : [ironique] Cette femme aurait besoin d'un amant.
Bishop : elle fait juste son travail.
Meyers ne comprend pas l'insistance de son Inspectrice. Bishop se tourne vers Jarod, accoudé au comptoir.
Bishop : A plus tard Chicago !
Jarod : [laconique] J'en suis ravi d'avance.
Bishop et Meyers donnent une poignée de main à Jarod avant de partir. Jarod se retourne vers sa collègue de l'accueil, qui en train de remplir des documents, interrogatif sur ce qui vient de se passer entre l'Inspectrice et les deux policiers..
Jarod : J'ai loué quelque chose.
Sergent de l'accueil : [blasée, avec une moue] Typique de l'IGS.
Jarod : [réfléchissant] Elle est de l'Inspection Générale ?
Sergent de l'accueil : [cérémonieuse] Inspecteur Karen Swindell.
Jarod semble prendre en compte cette information comme si elle était inattendue, pensif.
Sergent de l'accueil : Ne vous montez pas la tête Roméo. Elle est aussi sexy qu'un cube de glace.
Jarod sourit.
Sergent de l'accueil : Qu'est-ce vous me disiez pour votre transfert ?
Jarod : oh ! [charmeur] Vous savez ce que c'est avec la bureaucratie, mon dossier va vous parvenir d'un jour à l'autre.
Jarod a posé ses deux coudes sur le comptoir et fait son plus beau sourire à sa collègue, qui semble imperméable à son charme.
Sergent de l'accueil : Jusqu'à ce que l'ensemble du dossier me parvienne, vous vous assierez à un bureau mais pas sur une moto.
Jarod : Ahen ahen
Sergent de l'accueil : Sinon je vais vous soupçonner de nous mijoter un coup.
Jarod prend un air choqué, le sourire toujours accroché aux lèvres. Sa collègue a repris sa prise de note mais relève les yeux vers lui en l'entendant prendre un air dramatique.
Jarod : Moi ? ...Sergent, je suis blanc comme neige.
Le Sergent finit par rire mais, pour reprendre sa tâche, prend congé de Jarod.
Sergent de l'accueil : Allez vite au boulot.
Dans les rues de Miami
Le soleil est haut, la circulation tranquille. Soudain, à un carrefour, surgit une Harley-Davidson avec un ..., qui grille à un croisement un feu rouge, provoquant dans son sillage freinages d'urgence et dérapages de plusieurs voitures surprises par ce non- respect du code de la route. La Harley fonce quand une sirène hurlante de la police se fait entendre.
La Harley met son clignotant pour se ranger sur le bas-côté. Des passants intrigués se sont arrêtés pour regarder ce qu'il se passe. La moto de police fait de même et vient ser anger derrière la Harley. Le policier n'est autre que Jarod, en patrouille. Il éteint le contact de sa moto puis se dirige vers la Harley en enlevant ses lunette de soleil.
Se plaçant à côté de la Harley, il regarde amusé le conducteur éteindre péniblement le contact de son deux-roues. Lorsque ce dernier lève les yeux vers Jarod, c'est pour découvrir une femme du 3ème âge, cheveux coupés courts sous un casque souple en cuir d'aviateur. Cette derniere lui lance, mi-goguenard mi-innocemment :
Contrevenante : Monsieur l'agent, vous avez l'air fâché !
Jarod : (amusé) Bonjour Madame !
La contrevenante s'est juchée sur sa moto pour être à la hauteur de Jarod.
Jarod : Auriez-vous par hasard remarqué la couleur du ...
Jarod pointe du doigt un endroit dans la rue derrière eux. La contrevenante suit son regard en se retournant et lui coupe la parole horrifiée.
Contrevenante : QUOI ???!!! Whaaaaaaaaaaaargh ! Elle a deux arbres à came ?
Jarod : [décontenancé] Je vous demande pardon ?
Contrevenante : [extatique] Dites donc vous avez réalisé les têtes de cylindre ! c'est dingue !! Bon dieu ce que j'aimerai le gonfler ce bon vieux cube là !
La contrevenante regarde sa harley, pleine d'espoir.
Jarod : [surpris] Vous voudriez le gonfler ?
Jarod, qui a croisé ses bras, jette un coup d'oeil à la Harley imposante de la vieille dame, et écoute attentif et curieux les explications de la conductrice.
Contrevenante : C'est mon rêve ! J'étais sur le point de le réaliser ! J'allais chercher les collecteurs et modifier les blocs cyclindres mais ... mon chèque de la sécu. est arrivé en retard.
Soudain, des cris se font entendre, de même que le bruit reconnaissable d'autres Harley arrivant. Jarod se retourne :
Motards en Harley : Milliiiiiiiiiiie Milliiiiiiiiiiie ! Hééééééééééé ! Miliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie ! Saluuuut Milllliiiiiiiiiiiiiiiiiiieeee !!!
Millie : Whouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! Saluuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut démonnnnnnnns !!!
La contrevenante répond au salut en brandissant son poing dans leur direction et en le faisant tourner en l'air. Les motards poursuivent leur chemin. Millie éclate de joie et de rire.
Millie : [se reconcentrant sur Jarod] J'ai fait la route avec ces zigotos jusqu'à Jacksonville !
Jarod décroise ses bras en expirant fortement.
Jarod : Madame ...
Millie saisit alors vivement la main devenue disponible de Jarod et le coupe pour se présenter, le prenant de vitesse :
Millie : Mildred Reynolds !
Jarod esquisse un sourire d'amusement face à tant de vivacité et de personalité déconcertante, vu la situation.
Millie : Mes copains m'appellent Millie !
Jarod : Millie. [Jarod repointe du doigt un espace derrière eux] Avez-vous remarqué qu'il y a à ce croisement un feu qui parfois est rouge ?
Jarod remue affirmativement sa tête tout en posant la question. Millie le regarde en souriant, puis redevient sérieuse et enlève ses lunettes de soleil. Elle regarde dans la direction indiquée précédemment par Jarod, brièvement et incertaine.
Millie Reynolds : [éberluée] Y'a un feu ?...
Jarod ne s'attendait pas à cette réplique, la regarde sans comprendre puis son visage grimace. Jarod comprend que son intervention va être plus compliquée que prévue.
Une route près de Cedar Point - Caroline du Nord
Le panneau publicitaire au bord de la route indique 'Hound Dog Haven : Clean Modern Cabins available. Welcome to Buelsford County. No Vacancy'. Avec un dessin canin tenant dans sa gueule un porte-monnaie. Des chants d'oiseaux se font entendre, au milieu d'une végétation forestière. Mlle Parker regagne sa voiture en passant derrière le panneau publicitaire, mécontente, avec un dossier dans les mains. Elle se rend compte qu'elle a marché sur quelque chose de salissant, s'énerve un peu plus et racle ses souliers sur le bitume en rejoignant la voiture.
Mlle Parker [remettant ses cheveux en place] : Superboy a quitté cette ville POURRIE depuis TROIS jours !
Mlle Parker tend à Sydney un gros livre bleu. Il s'agit du code de procédure de Criminologie et du Maintien de l'Ordre Public.
Mlle Parker : C'est tout ce qu'il a laissé derrière lui. Où est le chauffeur ?
Sydney est adossé au capot de la voiture noire du Centre, garée sur le bas côté de l'autre côté du panneau publicitaire. Son pied gauche est calé sur le dessus du pneu avant. Il ouvre et feuillète le livre de procédures juridiques, qu'il a posé sur sa cuisse relevée, pendant que Mlle Parker, toujours contrariée, cherche du regard leur chauffeur.
Sydney : [placide] Il utilise les commodités.
Plus haut sur la route qui serpente le paysage forestier, une voiture apparaît.
Mlle Parker : Ce gars a une vessie de souriceau !
Toujours contrariée, Mlle Parker sort de sa poche son étui à cigarettes. La voiture au loin a branché son girophare en les appercevant. Il s'agit en effet d'une voiture de police, qui se garde derrière la voiture du Centre. Intrigué, Sydney quitte du regard son livre, en jettant un oeil par dessus ses lunettes de soleil vers la voiture de police. Mlle Parker également, tout en sortant de son étui une cigarette.
Mlle Parker : Qu'est-ce que c'est encore ?
Sydney regarde Mlle Parker sans mot dire. Mlle Parker le regarde en tapotant sa cigarette contre son étui. Sydney reprend son observation des pages du livre. Mlle Parker s'est retournée vers la voiture du police, qui est celle du Sheriff. Ce dernier sort calmement de son véhicule, en jean, bottes et chapeau de cowboy.
Shériff : Bonjour, mademoiselle. Pouvez-vous enlever votre veste ?
Miss Parker : Plaît-il ?
Shériff (obligeamment) : Je voudrais que vous enleviez votre veste.
Miss Parker : Pas question.
Shériff : S'il vous plaît.
Miss Parker (à son chauffeur qui revient de sa pause) : Vous êtes viré !
Shériff : Faites un petit tour. (il voit le pistolet de Miss Parker) Pas mal du tout ! Passons les menottes à la dame. Je vous arrête pour infraction au code pénal, article 369-7.
Miss Parker : C'est quoi, ça ?
Sydney (feuilletant le code de loi laissé derrière lui par Jarod) : Port d'arme illégal. C'est écrit dans le livre. Surligné en jaune.
Shériff : Vous allez nous suivre.
Il menotte la jeune femme.
Miss Parker : Jarod !
Magasin de donuts - Miami - Floride
Jarod : Si je comprends bien, ça, c'est une partie de ça, mais c'est vendu séparément ?
Vendeuse : Vous avez compris. Beignet, trou de beignet.
Jarod : Sans vouloir être tatillon, si le trou est là, pourquoi appeler ça le trou ?
Vendeuse (sur le ton du secret) : Je me le demande aussi. Mais ne dites rien au patron.
Jarod (souriant) : Promis. J'en reprends un.
Vendeuse : Offert par la maison.
Jarod : Je préfère le manger ici.
Vendeuse (en agitant la main vers un homme sur le trottoir d'en face) : Bonjour, M. Kembrook !
Jarod : Il a l'air très triste.
Vendeuse : Il n'est plus le même depuis la mort de Marvin.
Jarod : Marvin ?
Vendeuse : Son fils.Il était vigile dans une bijouterie et s'est fait tuer en tentant de la braquer.
Jarod : Vous connaissez bien la famille.
Vendeuse : Depuis que je suis née. Du moins, M. Kembrook.
Jarod : Je ne comprends pas.
Vendeuse : Les Kembrook ont fait adopter Marvin à sa naissance. A la mort de sa femme, M. Kembrook a cherché son fils. Il l'a trouvé il y a 6 mois.
Jarod : Il a dû être très heureux.
Vendeuse : Ils l'étaient tous les deux. En fait, Marvin aussi cherchait ses parents. Rencontrer ses parents à l'âge adulte, c'est fou !
Jarod : Ce doit être très émouvant.
Vendeuse : Même après tout ce temps, ils s'adoraient.
Jarod : Qu'en savez-vous ?
Vendeuse : Ils étaient du même sang. Il n'y a rien de plus fort.
Bureau de Susan Granger - Miami - Floride
Jarod a entendu parler d'elle et souhaite quémander son aide pour retrouver sa famille.
Susan Granger : Mrs Morgan, on a peut-être trouvé votre fille. Mon équipe part pour New York. Si tout va bien, vous l'embrasserez demain. Que Dieu vous bénisse aussi. (à Jarod) Je peux vous aider ?
Jarod : Je ne sais pas qui je suis.
Prison de Cedar Point - Miami - Floride
Miss Parker (au shériff) : Si je comprends bien... on m'a arrêtée à cause d'un appel anonyme ? Comment savez-vous que cette personne disait vrai ?
Shériff : Il semblait honnête.
Miss Parker (désespérée) : C'est officiel. Je suis en enfer.
Shériff : Vous aviez bien une arme, ma jolie. Et vous sortirez dès que le juge reviendra de son tournoi et qu'on aura les papiers.
Miss Parker : C'est quand, au juste ?
Shériff : Après-demain.
Sydney (en revenant vers Miss Parker): Tout le service juridique du Centre est en séminaire dans le Sud de la France. On doit attendre au moins 72 h pour joindre un avocat.
Miss Parker : Il le savait. Bon sang, il complote quelque chose et doit m'écarter pendant trois jours.
Sydney (en étudiant le code pénal laissé par Jarod) : 10:19... C'est peut-être un horaire.
Miss Parker : Oubliez ça ! (furieuse) Trouvez-moi un avocat. N'importe lequel !
Bureau de Susan Granger - Miami - Floride
Susan Granger : Les disparitions tombent souvent dans une de ces catégories : enlèvement, fugue ou abandon.
Jarod : Je cherche mes parents.
Susan Granger : Pourquoi avoir pensé à moi ?
Jarod : Vous avez réuni un père et son fils 25 ans après.
Susan Granger : Je vous préviens, ça n'arrive pas toujours. On prend un risque en cherchant son passé. On peut être déçu.
Jarod : Je suis prêt à tout pour découvrir la vérité.
Susan Granger : Ils sont toujours vivants ?
(Début du flashback)
Sydney jeune : Jarod, est-ce qu'il est toujours vivant ?
Jarod jeune : Les yeux.
Sydney jeune : Qu'est-ce qu'ils ont ?
Jarod jeune : Il a envie de pleurer mais il ne peut pas.
Sydney : Pourquoi ?
Jarod : Il se sent seul, oublié. Il s'en moque.
Sydney : De quoi ?
Jarod jeune : De lui. Il a abandonné. Je n'abandonnerai pas, Sydney. Je n'abandonnerai jamais.
(Fin du flashback)
Susan Granger : M. Starr ? Jarod... Savez-vous si vos parents sont en vie ?
Jarod : Je ne sais pas. On m'a toujours caché la vérité.
Susan Granger : Pourquoi ne pas utiliser les fichiers de la police ?
Jarod : Je ne peux pas. C'est dur à comprendre, mais j'ai peu de temps. 72 heures.
Susan Granger : Sans nom...
Jarod : J'ai une photo. C'est ma mère. Enfin, à ce qu'on m'a dit. Mon père aurait été aviateur.
Susan Granger : Dans l'armée ?
Jarod : Je ne sais pas.
Susan Granger : Je vais essayer.
Jarod : Merci.
Susan Granger : Il y a un groupe. Des gens comme vous. Il y a une réunion ici demain soir. Ca aide, de savoir qu'on n'est pas seul.
Prison de Cedar Point - Caroline du Nord
Sydney : Vous vouliez un avocat ? Henry !
Miss Parker voit un homme, au physique peu avantage,
Miss Parker : C'est une plaisanterie !
Henry : Maître Henry J. Munroe Jr. Le meilleur avocat de Cedar Point, mais aussi le seul avocat de Cedar Point.
Miss Parker (verte de rage) : Il le savait.
Poste de police - Miami - Floride
Sergent de l'accueil : Je ne peux rien y faire.
Millie : Vous comprenez pas. Autant me condamner à mort !
Jarod : Millie ?
Millie : Enfin quelqu'un qui a un peu de cervelle !
Sergent d'accueil : Vous la connaissez ?
Jarod : Un peu. Que se passe-t-il ?
Millie : J'ai accidentellement bousculé le fourgon à viande sur Biscayne Boulevard et on veut me clouer au sol et me jeter dans le caniveau !
Sergent d'accueil (rectifiant les dires de Millie) : Elle a heurté une ambulance vide et on lui retire son permis de conduire.
Jarod : Vous pouvez nous laisser ?
Sergent d'accueil : Volontiers.
Millie : Je me méfie d'elle comme de la peste.
Jarod : C'est très grave, Millie. Et si l'ambulance avait transporté quelqu'un à l'hôpital ?
Millie : Je ne veux faire de mal à personne. Mon mari est mort. Mes enfants sont tous partis. J'ai 73 ans et je suis seule. Me prendre ma moto, c'est me prendre mon indépendance. Et alors, autant m'enterrer, parce que j'en mourrai.
Bijouterie - Miami - Floride
Vendeuse : Un ravissant trio de rubis, émeraude et saphir bordé de diamants.
Jarod : Combien ça coûte ?
Vendeuse : 4 000 dollars seulement.
Jarod (consterné) : Ca n'est pas assez.
Vendeuse : J'ai également ce magnifique diamant princesse entouré de brillants à 5 000 dollars. Ce qui ferait 5 328 dollars, taxe incluse.
Jarod : Parfait. Je la prends.
Vendeuse (au moment d'encaisser le paiement) : Vous savez que cet achat dépasse le seuil autorisé pour la carte ?
Jarod (tout sourire) : C'est voulu.
Appartement de Jarod - Miami - Floride
Présentateur TV dans un reportage : Une quête du passé a connu dans la matinée un dénouement plein d'émotion. Harold Kembrook attendait nerveusement que le taxi s'ouvre pour voir son fils qu'il a fait adopter il y a 25 ans de cela. Il se trouve que son fils, Marvin Howard Kembrook était à la recherche de son identité depuis 11 ans. Cette scène émouvante avait pour témoin Susan Granger, elle qui les a réunis.
On toque à la porte.
Jarod : Un instant.
Il se lève et va ouvrir.
Livreur : Starr?
Jarod : C'est moi.
Livreur : Vous avez commandé des beignets ?
Jarod : Des Suprêmes à la framboise ?
Livreur : Possible.
Jarod (en tendant le paiement) : Ca devrait suffire.
Livreur : Je vais me risquer à supposer que vous adorez les beignets.
Jarod : C'est bon.
Livreur : Vous êtes flic ?
Jarod : Comment vous savez ?
Livreur : Très drôle.
Bureau de Swindell - Poste de police - Miami - Floride
Jarod : Inspecteur Swindell ? Pas de "Joyeux Anniversaire", je ne connais pas les paroles.
Karen Swindell : Vous avez lu mon dossier. C'est mon boulot.
Jarod : Un bavarois. Je pensais à un Suprême mais il n'y en a plus. Celui-ci est très bon.
Karen Swindell : On sympathise rarement avec l'IGS.
Jarod : En fait, j'aimerais être transféré à l'IGS et tout candidat doit étudier un dossier...
Karen Swindell (en l'interrompant) : Vous voulez mon aide.
Jarod : On vous dit minutieuse.
Karen Swindell : Vous pensez à une affaire en particulier ?
Jarod : En effet. Vous ne mangez pas ? (il sort un rapport et le tend à Karen. Il s'agit du dossier de Marvin Kembrook) D'après le rapport, Bishop et Meyers sont allés à la bijouterie pour le casse. Ils ont trouvé Kembrook, le vigile, en plein cambriolage avec un complice. Ce complice tire sur Kembrook et prend la fuite.C'est plus un homicide non résolu qu'une affaire pour l'IGS.
Karen Swindell : Tout a été passé au peigne fin. On n'a trouvé aucune empreinte.
Jarod : C'était donc un complice efficace ?
Karen Swindell : Si jamais vous entrez à l'IGS, sachez qu'il faut se mettre à la place
des intéressés. Marvin Kembrook a passé sa vie dans des foyers. A 18 ans, il entre dans l'armée. C'était un des plus mauvais éléments de son unité. En 10 ans, il n'est pas passé caporal.
Jarod : Pas un grand cerveau criminel !
Karen Swindell : Il s'agit d'un jeune homme venant de découvrir son identité. Il avait 2 000 dollars sur son compte. Il aurait gâché tout ça ?
Jarod : Si vous croyez Kembrook innocent et le complice fictif, qui est coupable ?
Karen Swindell : La seule pièce à conviction, c'est la balle qui a tué Marvin. Trouvez l'arme qui l'a tirée, vous aurez le tueur.
Salle des vestiaires - Poste de police - Miami - Floride
Jarod : Bon sang !
Bishop : Encore en retard !
Jarod : Je vais me faire sonner les cloches si on me voit. Tu peux m'aider ?
Bishop : Comment ?
Jarod : J'ai mon dossier de transfert. Donne-le au brigadier, après mon départ.
Bishop : Pas de problème.
Jarod : Je ne connais encore personne ici. On pourrait déjeuner ensemble. C'est moi qui invite.
Bishop : Demain ?
Jarod : Parfait.
Le caméléon quitte la salle. Meyers arrive.
Meyers (à Bishop) : Quoi de neuf, mon vieux ?
Bishop : Lis ça. On a trouvé le type qu'on cherchait.
Une session de thérapie - Miami - Floride
Elsie : Ca fait presque 11 ans que mon fils a disparu. Pas un jour ne s'écoule sans que je croie le voir... au coin d'une rue ou dans un bus. Tous mes amis me disent de laisser tomber. Mais comment peut-on se renier ? Comment peut-on... tourner le dos à sa propre vie ?
Mr Kembrook : C'est impossible. On vient ici depuis plus d'années qu'aucun de nous
ne veut l'avouer. Vous savez ce qui est arrivé à mon fils. Je suis là pour vous dire de ne jamais abandonner, cherchez ceux que vous aimez, ça en vaut la peine, même si ça n'est que pour un moment. On est là..>à dire combien ils nous manquent et combien on les aime. Mais finalement, je crois...que ce sont les petites choses qui manquent le plus. La façon dont on se voit dans nos enfants. Sa façon de s'asseoir, son rire... sa façon de touiller le café. N'abandonnez jamais. Jamais.
Une rue de Miami - Floride
Millie : Regardez où vous allez !
Jeune homme : J'allais nulle part !
Millie : Ne criez pas, je suis pas sourde !
Jeune aveugle : Seulement aveugle !
Jarod (arrivant) : Que se passe-t-il ?
Jeune homme : Mémé a failli me couper en deux avec son tricycle !
Ils commencent à se battre et Jarod doit les séparer.
Jarod : Ca suffit. (à Millie) Vous, restez là. (au jeune homme) Et vous, venez avec moi. (il constate les dégâts) C'est tout ? Du papier de verre et de la peinture suffiront. Vous êtes assuré ?
Jeune homme : Oui, mais pas question que la vieille s'en tire !
Jarod : Qu'est-ce que je vois ? Une plaque périmée. Ca fait 100 dollars d'amende. Et je pourrais fouiller votre véhicule.
Jeune homme : Du papier de verre et de la peinture...
Il remonte dans son véhicule.
Jarod : Bonne journée. (à Millie) Quant à vous, jeune fille, suivez-moi.
Millie : Où ça ?
Jarod (en montrant du doigt un endroit sur le trottoir d'en face) : Là.
Il lui montre la boutique d'un opticien.
Restaurant - Miami - Floride
Meyers : Et après ?
Jarod (mentant avec aisance) : Ma femme a fait ses valises et s'est tirée.
Meyers : Tu plaisantes !
Jarod : Pourquoi j'inventerais ça ?
Meyers : C'est fou !
Jarod : Quand je l'ai revue, c'était chez un avocat.
Bishop : Je connais ça.
Jarod (faussement compatissant) : Ta 3e femme ?
Bishop : La 4e.
Jarod : Non mais tu as combien de gamins?
Bishop : Six gosses formidables.
Meyers : Ils se ressemblent tous.
Bishop : Ferme-la !
Jarod : Les fins de mois doivent être dures.
Bishop : Je veille sur tout le monde.
Jarod : Il y a forcément une meilleure solution.
Bishop : Chicago ?
Meyers : On est courant de l'argent que tu récoltais dans les quartiers sud.
Jarod (outré) : Vous avez lu mon dossier !
Bishop : Tu es nouveau. Tu en ferais autant.
Jarod : Vous n'aviez pas le droit. On a rien prouvé.
Bishop : Ca prouve que tu sais brouiller les pistes. Frank et moi, on cherche du renfort. Pas vrai ?
Meyers : Exact.
Bishop : Il faut être un flic à part pour ça. On pense que tu fais l'affaire.
Serveur (les interrompant) : Désolé, monsieur, votre carte de crédit ne passe pas.
Jarod : Impossible. Mettez-la dans le bon sens.
Serveur (vexé) : Je connais mon boulot. J'ai essayé trois fois.
Jarod (condescendant) : Il y a sûrement une erreur, je paie toujours par carte.
Serveur : Il n'y a pas d'erreur.
Bishop : On va devoir payer sa caution avant qu'il s'enfuie en tirant ! Je dois emmener mon fils au base-ball. Passe nous voir, on discutera. D'accord ?
Jarod : Je vais réfléchir.
Bishop : C'est ça. Tu as un petit truc ici. Merci pour le déjeuner.
Appartement de Jarod - Miami - Floride
Jarod reçoit un appel de Susan Granger.
Susan Granger : La photo de votre mère nous amène dans le Delaware. Ca vous dit quelque chose ?
Jarod : C'est vieux.
Susan Granger : Quelqu'un s'est connecté sur le réseau et on a eu un appel anonyme. Cette personne connaît le nom de cette femme mais refuse de le communiquer par ordinateur ou par téléphone. Ca a l'air très bizarre. Vous voulez continuer ? On attend l'information par coursier. Je vous appelle aussitôt que je l'aie.
Bureau de Broots - Le Centre - Blue Cove - Delaware
Technicienne : Broots ? Je viens de localiser Jarod.
Broots : Où ?
Technicienne : Agence de recherches de Miami. Mais on a aussi un signal à l'intérieur du Centre.
Broots : Quelqu'un a contacté l'agence depuis le Centre? Quelle information a filtré ?
Technicienne : On n'en est pas sûrs...
Broots : Mlle Parker a été prévenue ?
Technicienne : A vous de le faire.
Broots : Plutôt me mettre la tête dans un piège à ours.
Un parc - Miami - Floride
Jarod : Vous faites ça souvent ?
Bishop : Qu'importe ? On te tend une perche. Es-tu assez malin pour la saisir ?
Jarod : Pourquoi un 3e homme ?
Bishop : On a eu un problème la dernière fois.
Jarod : Comment vous faites ?
Meyers : Avec les codes des magasins.
Bishop : On risque peu, on gagne gros.
Jarod : Et si ça tourne mal ?
Bishop : Ca n'arrivera pas.
Jarod : Et si quelqu'un arrive ?
Meyers : On est en bleu. C'est nous, les gentils. On va pas nous soupçonner !
Jarod : Si le type est armé ?
Bishop : On le bute. On fait comme si on interrompait un braquage en cours.
Jarod : Comme pour Marvin Kembrook ?
Meyers (étonné) : Tu sais ça ?
Jarod : J'ai aussi lu vos dossiers. Comment vous avez fait pour le rapport balistique ? On n'a pas trouvé l'arme du crime. L'IGS vérifie toujours les armes des policiers.
Bishop : Je me suis trompé sur toi. Allons-y.
Jarod : Attends un peu ! Vous me demandez de tout risquer. Je vous demande si en cas de problème j'ai une échappatoire ?
Bishop (en tirant une arme secondaire et non déclarée) : Top secret. Une arme non déclarée. En cas de pépin, on tire, on la planque dans ma voiture. Tu es des nôtres ou pas ?
Jarod : Ca marche.
Bishop : Tant mieux. Je suis content, mais si tu me doubles, tu auras une balle dans le coeur.
Tommy Bishop : Papa !
Bishop : Mon garçon ! Une glace ?
Poste de police de Cedar Point - Caroline du Nord
Miss Parker (au shériff, furieuse) : Je poursuivrai en justice toute cette ville même si ça doit me coûter les yeux de la tête.
Henry (en tendant sa carte pro à Miss Parker) : Ma carte.
Sheriff : J'écoute.
Miss Parker (à Sydney) : Allons-nous-en.
Sheriff (s'adressant à Parker) : Broots, vous connaissez ?
Miss Parker (en partant) : Prenez un message.
Sheriff : Il a localisé la cible !
Café - Miami - Floride
Mr Kembrook : Son rire...sa façon de touiller le café...
Jarod (en croyant voir sa mère) : Maman !
Son téléphone sonne alors et le tire de sa rêverie.
Susan Granger (au téléphone) : C'est Susan Granger, l'enveloppe est là.
Jarod : J'arrive.
Dans une limousine du Centre en route vers Miami
Miss Parker : Je dois reconnaître qu'il m'a eue. Il m'a tenue à l'écart assez longtemps.
Sydney : Il veut savoir la vérité.
Miss Parker : Il ne peut pas, vous le savez.
Sydney : C'est à cause de son coeur...
Miss Parker : Quoi ?
Sydney : Si on est si près du but. Jarod savait que s'il envoyait cette photo, on le retrouverait. Il est prêt à tout risquer pour une identité, pour une vie.
Miss Parker : Je compte là-dessus.
Bureau de Susan Granger - Miami -Floride
Jarod a rejoint Susan qui a reçu le pli envoyé depuis le Delaware.
Susan Granger : C'est à vous de l'ouvrir.
Jarod : Je suis nerveux.
Susan Granger : On ne découvre pas qui on est chaque jour. (inquiète) Que se passe-t-il ? (à ses collègues en parlant de Miss Parker et de ses sbires) Qui êtes-vous ?
Miss Parker : (au personnel de l'étage) Où est-il ? Je ne le répéterai pas. (à Sam) Sam, il monte sur le toit ! (à Jarod qu'elle tient en joue) Je te tirerai dans le dos ! (à Sam en constatant que Jarod s'enfuit) Sam, attrapez-le ! (à Sydney) C'est vous qui avez envoyé ça ?
Sydney : J'étais avec vous.
Miss Parker (en brûlant le dossier) : Si près... et pourtant si loin.
Appartement de Jarod - Miami- Floride
Jarod (au téléphone) : Ici M. Starr. Pourriez-vous me rendre un service ?
Bijouterie - Miami - Floride
Bishop : On a 15 mn avant l'arrivée du fourgon. (à Franck) : Tu as le code ?
Meyers : Je vais couper le courant et les caméras.
Bishop : Frankie prendra les bijoux dans le bureau du directeur. Moi, je surveille l'entrée.
Jarod : Et si le vigile est en avance ?
Bishop : Impossible.
Jarod : Et si tu te trompes ?
Bishop (agacé) : Il est mort. L'heure tourne, messieurs ! Allons-y. Ca va, Frank ?
Meyers : J'ai trouvé le bureau du directeur.
Bishop (à Jarod) : Pièces, bagues et chaînes. Evite les babioles. Au boulot. (en constatant que Jarod "s'amuse") : Tu fais quoi ?
Jarod : Je me demandais ce qu'avait éprouvé Marvin Kembrook en mourant.
Bishop : On verra ça plus tard, d'accord ?
Jarod : Il répond à une alarme. Le danger fait battre son coeur. Il a peur... à juste titre. Il vient de retrouver sa vie, de comprendre qui il est, de redécouvrir sa famille. Il est soulagé de trouver deux policiers sur place, des gentils. Son soulagement a été bref, hein ? Je vous arrête pour le meurtre de Marvin Kembrook.
Bishop : Je veux pas être arrêté.
Jarod : Vous irez en prison, ainsi que Meyers.
Bishop : Pose ton arme, Starr.
Meyers (qui revient) : Ca va pas ?
Bishop : Désolé, Jarod. J'irai pas en prison, j'ai trop de bouches à nourrir.
Meyers : Mon Dieu !
Bishop : Appelle, Frank.
Meyers : Je leur dis quoi ?
Bishop : La vérité. Un flic est mort en voulant éviter un casse.
Un peu plus tard, une fois que toutes les équipes sont arrivées.
Bishop (à Swindell) : On a vu quelqu'un sortir en courant. Frank et moi, on est entrés, il n'y avait qu'un cadavre.
Karen Swindell : Un cadavre ?
Bishop : Starr. Apparemment, il est arrivé le premier. On est ressortis mais le tireur avait disparu.
Karen Swindell : C'est ce qui s'est passé ? Meyers, c'est ce qui s'est passé ?
Meyers : Oui, ça s'est passé comme ça.
Ils s'éloignent un peu et trouve un gilet pare-balle sur lequel est accrochée une lettre signée par Jarod.
Karen Swindell : Que le labo examine la balle. Tout de suite. Vous voulez revoir votre version ?
Bishop : Le corps était là. Je le jure, je l'ai vu.
Karen Swindell : Les clés. Inspectons le coffre de votre voiture.
Jarod (à Millie) : En route !
Millie : Accrochez-vous aux branches ! Je suis en règle !
Karen Swindell : Je vous arrête pour le meurtre de Marvin Kembrook. Vous pouvez garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Vous avez droit à un avocat...
Bureau de Sydney - Le Centre - Delaware
Miss Parker et Sydney discutent de leur dernière mission.
Sydney : Vous auriez pu tuer Jarod. Pourquoi avoir changé d'avis ?
Miss Parker : Je l'ai raté, Sydney, ni plus ni moins.
Jarod (au téléphone et à Sydney) : A 11 ans, je vous ai dit que je n'abandonnerai jamais. Jamais.
Sydney : Je sais, Jarod. Mlle Parker non plus.
Jarod : Au revoir.
Sydney : Attends. Dis-moi une chose. Que signifient les nombres ?
Jarod : C'est ce que je suis, Sydney. C'est ce que vous avez fait de moi.
Sydney lit le manuel et coomprend que 10:19 signifie "Personne disparue".
Sydney : Où va-t-il aller, maintenant ?
Miss Parker : Vers le sud.
Sydney : Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
Miss Parker : L'instinct.