HypnoFanfics

The Lovely Queen – Miami Beach

Elle passa délicatement sa main dans sa chevelure ondulée. Ses doigts glissèrent sur la nappe prune, repositionnant le couteau qu’elle avait déplacé en s’installant. Elle jeta un dernier coup d’œil à sa montre et sourit. Elle s’était détaillée des heures devant le miroir pour obtenir l’effet escompté. Certes, elle n’était pas du genre à se pomponner de la sorte mais parfois il était bon de faire une exception. Elle avait changé son tailleur contre une robe courte cintrée dont le dos nu était vertigineux. Lilly aurait été verte de jalousie en la voyant. Ou peut-être aurait-elle été fière ? Elle esquissa une moue et effaça cette pensée de son esprit. Ce soir il n’était pas question de Lilly. Il était question d’elle et Derek. Juste eux. Ils fêtaient leurs trois ans ce soir et pour l’occasion elle n’avait pas fait les choses à moitié. Le « Lovely Queen » était l’un des restaurants les plus chics et les plus branchés du moment. Sa nouvelle promotion au sein du « Miami Today » lui permettait de nouvelles choses. Elle avait souffert assez longtemps, travaillé assez dur pour arriver là où elle était aujourd’hui. Alors oui, parfois l’argent pouvait bien nous permettre certaines folies.

Une main se posa sur son épaule dénudée, la faisant sortir de sa rêverie. Elle tourna les yeux vers lui et lui offrit son plus beau sourire. Il avait sorti son plus beau costume, d’un anthracite cru qui détonnait avec sa peau bronzée presque noire.  Il glissa sa main dans son dos nu, elle frissonna et se laissa embrasser avec douceur.

DEREK – Comment tu vas ma beauté ?

VERONICA – Mieux depuis que tu es là !

DEREK – Je sais, je n’ai pas été très présent ces derniers temps. Hotch ne me laisse pas un moment à moi.

VERONICA – Je sais bien. Je ne le connais que trop bien.

DEREK – C’est vrai mais parfois j’en oublie que t’as été interne chez nous !

VERONICA – Tu oserais oublier comment tu m’as rencontrée ?

DEREK – Jamais mon ange.

Il attrapa la main de la petite blonde. Elle pencha la tête sur le côté d’un air attendri et lui lança un regard langoureux.

VERONICA – Tu es là pour combien de temps cette fois-ci ?

DEREK – Jusqu’à ce que mon téléphone sonne…

VERONICA – Et si je le jetais dans le verre à champagne de la brune d’à côté, ça règlerait le souci non ? Dit-elle avec un sourire coquin.

DEREK – Est-ce que ce sourire sous-entendrait que tu veux sauter le repas ?

VERONICA – Ça aurait été avec joie mais si je ne mange pas dans l’heure, il faudra me réanimer. Je n’ai rien avalé depuis hier soir.

DEREK – Ton article ?

VERONICA – Oui je n’avance pas du tout. C’est comme me cogner la tête contre un mur. Pas moyen de trouver une seule piste valable.

DEREK – Tu es plus douée que ça… je ne m’inquiète pas, tu trouveras ton scoop.

Le serveur les interrompit en déposant les cartes devant eux.

SERVEUR – Vous souhaitez un apéritif ?

VERONICA – Un Kir royal je vous prie.

DEREK – Je vais suivre la demoiselle.

Le serveur acquiesça et disparut dans la seconde. Veronica se redressa et attrapa la carte pour commencer sa lecture. Derek l’imita dans la foulée. Elle tourna la page et fit glisser son doigt sur la page lorsqu’un frémissement se fit ressentir dans sa nuque. Elle se redressa légèrement et leva les yeux, surprise.

Veronica voix off : Qu’est-ce que c’est que ça ?

Elle secoua légèrement ses boucles et glissa une mèche rebelle pour l’écarter de son front, puis passa sa main dans sa nuque pour effacer cette impression de chaleur. Elle inspira profondément, se demandant d’où venait cette soudaine bouffée. Elle tenta de se concentrer sur la carte lorsqu’un parfum vint la chatouiller. Ses yeux s’arrondirent immédiatement et son cœur s’accéléra dans sa poitrine.

Veronica voix off : Ressaisis-toi V. ! Ce n’est pas possible…

Elle se mordit la lèvre et leva les yeux de la carte. Derek n’ayant rien remarqué était plongé dans la carte. Elle pouvait dire à son regard interrogateur et son froncement de sourcils qu’il n’était pas très sûr de son choix. Elle tenta un regard dans la salle, sans grande conviction.

Veronica voix off : C’est pas possible Veronica ?

Dans la salle, le bruit des murmures, des conversations et des rires couvrait presque la musique d’ambiance. On était à Miami, rien de plus normal qu’un restaurant animé. Ici, même si l’on payait l’omble chevalier 80$, on ne pouvait pas s'attendre à manger dans le calme. Les gens riaient, se retrouvaient. Veronica sourit, ce n’était qu’une simple sensation étrange. Ça pouvait arriver à n’importe qui. Elle replongea les yeux dans le menu lorsqu’entre deux rires elle entendit une voix. Ce timbre. Cette rondeur dans la voix. Cette fois ci, Derek leva les yeux et la détailla d’un regard perplexe. Les yeux de Veronica couvraient la pièce comme des lasers. A la recherche d’un signe, d’une confirmation. Ses mains étaient moites et la course folle dans sa poitrine avait repris. Ce parfum de musc salé, mélangé à cette odeur de crème après-rasage ne la quittait plus. Elle grinça des dents, nerveuse. Les bouffées de chaleur s’accentuèrent.

Veronica voix off : Ce n’est pas possible V. ! Arrête de chercher, on va te prendre pour une folle !

DEREK – Tout va bien mon cœur ?

Veronica sursauta au son de la voix de Derek. Elle fit volte-face et son regard la trahissait déjà lorsqu’elle prononçait ces mots :

VERONICA – J’ai cru voir quelqu’un. Excuse-moi.

DEREK – Tu es sûre que tout va bien ?

Le rire retentit à nouveau dans ses oreilles. Elle se retourna vivement sans prêter attention à la question de Derek. Ce coup-ci, son regard atteignit son but. La jolie rousse à quelques mètres virevolta sur la gauche, le laissant apparaître. Et alors qu’il serrait la main d’un homme d’une quarantaine d’années, son regard interpella celui de Veronica. Le sourire se figea, le regard se bloqua. Elle arrêta de respirer. Son estomac se noua.

A l’autre bout de la salle, le jeune homme sourit lorsque la jolie rousse lui présenta son mari.

- Logan Echolls. Ravi de vous avoir parmi nous ce soir ! C’est un honneur M. Carlyle.

M. CARLYLE – Appelez-moi Steve. Stéphanie n’arrête pas de me parler de cet endroit merveilleux, il fallait bien que je vienne y jeter un œil.

Stéphanie, la jolie rousse, se tordit de rire devant le regard sympathique de Logan. Elle s’écarta et laissa apparaître une table un peu plus loin. Logan se retourna et son sourire se figea. Elle planta son regard dans le sien et la terre s’arrêta de tourner.

Logan voix off : Comment est-ce possible ?

Alors que son regard se planta dans celui de la jeune femme, il se sentit défaillir. Son cœur lâcha prise comme quelques années auparavant. Il tenta de détourner les yeux, de reprendre le contrôle, mais en vain. Le sang cognait si fort dans ses tempes qu’il couvrait le brouhaha de la salle. Ses yeux ne purent s’empêcher de détailler son visage, son corps.

Flash-Back

Neptune Grand Hôtel – Suite de Logan et Dick

Logan ouvrit la porte rapidement pensant y trouver le room-service. Son cœur s’emballa lorsqu’il posa ses yeux sur la petite blonde. Elle était trempée jusqu’aux os, le visage humide, son gilet rouge détrempé et pourtant toujours aussi belle. Il plongea son regard dans celui de la jeune femme et attendit un moment qu’elle fasse le premier pas. Elle tremblait. Elle n’était pas sûre de se souvenir comment elle était arrivée là. Elle avait le souvenir d’être allée voter, d’avoir croisé Piz sur le chemin du retour, de l’avoir entendu crier sur elle. Elle n’avait pas pu lui donner les réponses qu’il attendait. Il avait simplement fait demi-tour et l’avait laissée seule sous la pluie. Elle avait fini par atterrir devant la suite de Logan. Perdue, trempée, avec comme seule envie celle se blottir dans ses bras.

Son cœur cognait dans sa poitrine, elle sourit faiblement en détaillant les blessures sur le visage de Logan. Elle fit un pas en avant, sachant qu’elle allait le regretter, mais elle devait le faire, même si c’était la dernière fois qu’ils se voyaient. Rapidement, elle s’avança vers lui, plaqua ses mains sur la nuque de Logan et l’attira à elle avec force. Elle colla ses lèvres contre celles du jeune homme avec ardeur. Sans demander son reste, Logan la souleva, virevolta sur lui-même donnant au passage un coup de pied dans la porte pour la fermer. Elle s’agrippa à lui de toutes ses forces, il glissa ses mains sous ses cuisses pour la retenir dans ses bras lui rendant son baiser, fébrile. Ne laissant aucune place aux réflexions, à la parole, il la renversa sur le divan et lui retira vêtement après vêtement. Sans poser de questions, sans hésitation aucune, Veronica imita son geste, déboutonnant bouton par bouton la chemise de Logan, retirant chaque morceau la séparant de ce corps brûlant qui lui avait manqué depuis si longtemps. Il colla son torse contre la poitrine de la jeune femme. Une décharge le fit sursauter. Elle sourit. Il s’allongea sur elle et caressa le corps de la jeune femme. Veronica enserra le jeune homme de ses cuisses et resserra l’étreinte en fermant les yeux dans un soupir.

Fin du Flash-Back

Veronica voix off : Bouge V. ! Tu vas finir liquéfiée sur ta chaise.

VERONICA – Je… Je ne me sens pas bien, je vais vite me rafraîchir. Excuse-moi.

Elle se leva précipitamment, le ventre encore noué, les reins en feu. Derek la suivit du regard sans pouvoir répliquer. Il la regarda s’éloigner, perplexe, alors qu’elle disparaissait dans le couloir menant aux toilettes des dames.

Logan tenta de se ressaisir et reprit ses esprits. Il lâcha la main de M. Carlyle et sourit d’un air désolé.

LOGAN – Steve, l’apéro est pour moi ce soir. Je suis désolé, j’ai une urgence, je vous laisse entre de bonnes mains.

Il fit signe à l’une des serveuses qui passait près de lui et disparut aussitôt à la suite de Veronica. Il se fraya un passage entre les invités et les serveurs puis arriva enfin à l’entrée du couloir. Il put enfin accélérer le pas, autant qu’on le pouvait dans un costard italien à 1000$. Il ouvrit le second bouton de la chemise et respira un peu plus profondément pour calmer ses esprits. Son  corps brûlait d’un feu qu’il avait tenté d’oublier ces dix dernières années. Ce genre d’effusions était réservé au passé. Il sourit en regardant la porte des toilettes. Il se vit projeter plus de dix ans en arrière. Et d’un seul coup il se détendit. Il actionna la poignée sur laquelle une petite pancarte « Hors Service » avait été glissée.

LOGAN – Vraiment ?

VERONICA – J’aurais cru que le panneau en aurait dissuadé plus d’un ! Dit-elle du tac au tac sans se retourner.

LOGAN – Plus d’un certainement, le patron… c’est beaucoup moins sûr.

VERONICA – Tu me fais marcher là ? Dit-elle en levant les yeux vers le miroir. Leurs regards se croisèrent, encore.

LOGAN – Je t’ai déjà fait courir mais c’est un autre sujet.

VERONICA – Tu vas me dire que j’ai le malheur de vouloir fêter mon anniversaire dans le resto le plus classe de Miami et t’en es le patron ! Je suis en plein cauchemar.

LOGAN – Ce n’est pas ton anniversaire…

VERONICA – Pas le mien… Notre anniversaire. Se reprit-elle en faisant quelques signes avec ses mains.

LOGAN – Hum… C’est qui le Sex-Symbol à ta table?

Elle pouffa lorsque Logan posa cette question. Bizarrement il venait de réussir à la détendre. Elle se retourna enfin pour lui faire face. Elle le détailla rapidement avec un sourire en coin. Ils échangèrent un regard plein de tendresse, de remords et de souvenirs. Logan étouffa un rire.

VERONICA – Quoi ?

LOGAN – Ça ne te fait vraiment pas rire ? Dix ans plus tard à l’autre bout de l’Amérique, dans les WC d’un restaurant chic ? Sérieux ? Tu avais plus d’humour à l’époque. 

VERONICA – Oui, mais ça c’était il y a dix ans.

LOGAN – Ah oui, c’est vrai, cet adieu sans mot ni réflexion…

VERONICA – Passe à autre chose Logan… Railla-t-elle sans méchanceté aucune.

LOGAN – Et toi ?

Veronica se mordit les lèvres et baissa les yeux.

Veronica voix off : Un point pour toi Echolls ! Baisse les armes Mars!

LOGAN – Alors ? Le beau gosse…

Veronica sourit à nouveau et se retourna vers le miroir.

VERONICA – Derek Morgan, Agent du F.B.I. Unité Spéciale !

LOGAN – Ok donc il n’est pas juste sexy !

VERONICA – Qui est la rousse ?

LOGAN – « La rousse » ? Ouch, c’est tout ? Je ne sais pas, j’espérais un « la jolie », « la séduisante » ou même « la sympathique ». Il baissa les yeux avec un sourire charmeur, puis releva les yeux vers elle avec un rictus qu’elle ne connaissait que trop bien.

LOGAN - Elle s’appelle Stéphanie.

VERONICA – Joli prénom.

LOGAN – Oui, elle est venue avec son mari M. Carlyle, actionnaire principal du « Butterfly Effekt » à New York. Disons qu’il me jalouse un peu.

Le silence reprit place entre eux.

LOGAN – C’était un au revoir n’est-ce pas ?

VERONICA – Je n’avais pas les mots.

LOGAN – Je m’en suis douté.

VERONICA – Tu as l’air d’aller bien. Dit-elle avec un sourire.

LOGAN – Tu es ravissante. Répondit-il.

VERONICA – Le Castle est tombé…

LOGAN – Oui, Gory a fini derrière les barreaux. Kane a pris la fuite.

VERONICA – Tu es resté ?

LOGAN – Dick aurait bien voulu.

VERONICA – Hum… Ce bon vieux Dick…

LOGAN – Tu veux lui dire bonsoir ? Je peux arranger ça….

VERONICA – Tu plaisantes là ?

LOGAN – Il est à Los Angeles pour gérer l’ouverture du nouveau restaurant.

VERONICA – Dick a un boulot ?

LOGAN – Il y a les filles, le champagne, les stars…

VERONICA – Hum je vois, tout pour Dick.

LOGAN – Tu le connais.

Veronica soupira et leva les yeux vers Logan.

LOGAN – Même après tout ce temps, rien n’a changé.

VERONICA – Ravie de t’avoir croisé, mais il va falloir que je rejoigne Derek.

LOGAN – Est-ce que c’est un au revoir ?

VERONICA – Je serais tentée de dire oui…

Il s’approcha d’elle alors qu’elle se dirigeait vers la porte.

LOGAN – Bye V.

Il ouvrit la porte et s’effaça pour lui céder le passage.

Appartement dans Coconut Grove – Miami

Derek jeta sa veste de costard sur le fauteuil en entrant dans le salon. Sans un mot, il se dirigea vers la salle de bain où il retira sa montre avant de déboutonner sa chemise. Les talons claquèrent sur le parquet de l’appartement et Veronica apparut dans l’encadrement de la porte.

VERONICA – Derek…

DEREK – Tout va bien ! Je sais !

VERONICA – Je t’assure que…

DEREK – Tu as oublié pour qui je travaille Veronica ? C’est mon boulot de lire les gens !

VERONICA – Oui mais laisse-moi t’expliquer, ce n’est pas du tout ce que tu crois.

DEREK – J’aurais jamais pensé que toi tu me sortirais ça. Et en plus sans aucune gêne.

VERONICA – Il fait partie de mon passé Derek. Mais je n’ai pas…

DEREK – Fais attention à ce que tu risques de dire Veronica ! Et je n’ai pas envie de me disputer avec toi le jour de nos trois ans.

Il soupira, retira sa chemise et se laissa tomber sur le bord du lit.

DEREK – Je pensais juste que toi tu n’aurais pas peur de me raconter les cadavres de ton passé.

VERONICA – Ils sont trop nombreux. Il y a bien des choses que j’aurais préféré oublier et ne jamais avoir à y faire face.

DEREK – Tu es juste aveugle ou tu n’as toujours pas grandi ?

VERONICA – Excuse-moi ?

Elle fit un pas en arrière, vexée.

DEREK – Le passé fait de nous ce que nous sommes. Les épreuves, peu importe ce qu’elles sont, nous rendent plus fort. Toi qui as perdu ta meilleure amie à 15 ans, j’aurais cru que…

VERONICA – Ne me parle pas de Lilly !

DEREK – Tu sais quoi Veronica ? Lorsque tu cesseras de te cacher aux gens qui tentent de faire un pas vers toi, peut-être que tu arrêteras de cumuler les cadavres dans ton placard ! Morts ou vivants ! Dit-il blessé.

Elle voulut répliquer quand le portable sur la table de nuit se mit à vibrer. Sans un regard, Derek attrapa le téléphone et répondit.

DEREK – Morgan !

…

DEREK – Salut petit cœur ! 

…

DEREK – Je suis là dans trente minutes. A tout de suite !

Il raccrocha et sans un regard pour Veronica, se leva et se dirigea vers l’armoire.

VERONICA – Tu vas partir au milieu d’une dispute ?

DEREK – Je pars parce que je ne supporte pas de te voir me mentir au visage. Lorsque tu auras envie de me parler je serai là. Pour l’instant je dois y aller, on a une affaire.