Relation - Miss Parker/Debbie Broots

La relation entre Miss Parker et Debbie est peu mise en avant dans la série bien que nous sentions, à plusieurs reprises, qu'elle a de l'importance dans le quotidien et l'évolution des deux personnages, notamment en ce qui concerne Miss Parker. 

En 1997, Broots récupère la garde de sa fille Debbie et son quotidien s'en trouve bouleversé. Auparavant, il répugnait à parler de sa vie privée mais l'arrivée de la fillette à son domicile change cet état de fait. Il ne peut désormais plus éviter le sujet d'autant plus qu'il y a fort à parier que son emploi du temps professionnel s'en trouve impacté. Broots ne cesse de mentionner les faits et gestes de sa fille et nous pouvons sentir tout l'amour qu'il a pour elle quand il en parle. Ne rechignant jamais à assurer le bien-être de sa fille, il n'hésite pas non plus à s'imposer quand cela s'avère nécessaire. A ces occasions, il ose même s'affirmer face à Miss Parker qu'il redoute pourtant habituellement et lui impose ses choix ! Ce sera par exmple le cas lors d'un épisode qui a marqué les fans de la série : Coup double. 

Contraint d'emmener la petite Debbie au Centre car sa nounou et sa marraine sont respectivement malade et en voyage, il doit affronter sa supérieure qui voit d'un très mauvais oeil la présence de l'enfant. Elle lui recommande alors de faire appel à une autre baby-sitter, ce qu'il refuse vertement en affirmant qu'il ne confierait jamais sa fille à des inconnus et qu'il est hors de question qu'elle le quitte. Surprise par tant de véhémence et par l'affirmation soudaine du caractère du père de famille, Miss Parker ne peut qu' accepter que Debbie reste au Centre tant qu'elle ne fait pas de vague. Broots, tout heureux, déchante pourtant très vite quand Mr Raines lui ordonne de se rendre à Miami ou Jarod a fait des siennes. Il supplie alors Miss Parker (!) de s'occuper de Debbie jusqu'à son retour, ce qu'elle finit par accepter même si c'est de mauvaise grâce.  

Cet évènement, en apparence anondin, se révèle fondateur pour la petite fille. Enfant ayant des insécurités psychologiques liées à l'absence de sa mère et proche de son père, elle se retrouve tout à coup contrainte de cohabiter avec une adulte vivant seule et au tempérament peu avenant et chaleureux. Elle est ainsi rabrouée à plusieurs reprises par la jeune femme qui la trouve trop bruyante, trop envahissante et qui attend impatiemment le retour de Broots. Quelque chose, néanmoins, chez Miss Parker provoque un écho en la fillette. Elle saisit très rapidement, comme le fait à juste titre remarquer Sydney, qu'elles souffrent toutes deux du même manque pathologique de présence maternelle. Debbie cherche donc, inconsciemment, à se comporter comme Miss Parker pour y faire face et apprendre à aller de l'avant. Comprenant que le psychiatre a raison, Miss Parker ne cherche désormais plus à la repousser et la laisse gagner son coeur. Elles partagent ainsi l'ouverture du dernier cadeau offert par Catherine à sa fille, resté plus de 30 ans enfermé dans un placard, et Miss Parker laisse libre cours à ses émotions. Rassénérée par le fait de la voir pleurer et soulagée de la voir désormais prendre soin d'elle, la petite Debbie se laisse aller avec plaisir dans les bras de la jeune femme qui lui fait la lecture. Les rapports entre ces deux personnages changent alors radicalement et c'est désormais de manière ostentatoire que cela est montré. La tenue de Debbie, son comportement se calquent sur la Miss et cette dernière n'hésite pas à lui offrir l'un de ses biens les plus précieux : le roman "Les quatre filles du Dr March", dernier cadeau que sa mère lui ait fait avant de mourir. 

Avec la fillette, Miss Parker montre une autre facette d'elle-même, une facette plus humaine, plus tendre. Debbie a la grande capacité de réveiller en elle un besoin primaire, peut-être même un instinct maternel, qui la pousse à vouloir être aimée par elle. Raison pour laquelle elle l'emmène faire les boutiques (au grand dam de son père!) et ne cherche pas à la freiner dans sa confiance à peine retrouvée. S'il semble peu sain, de prime abord, de la laisser se comporter comme elle, il faut au contraire percevoir cette réaction comme un encouragement. En l'autorisant à se vêtir et à agir comme elle, Miss Parker permet à Debbie de se relever, d'avoir une personne de sexe féminin à laquelle se rattacher et de retrouver une confiance en elle autrefois mise à mal. Ce n'est donc pas à mauvais escient ou pour tourmenter son subordonné qu'elle agit de la sorte. Le devenir de Debbie et son bien-être deviennent pour elle aussi un sujet d'inquiétude. Un sujet important. C'est pour cela qu'elle n'hésite pas à indiquer à Broots qu'il doit absolument prendre soin d'elle et que, dans le cas contraire, elle n'hésitera pas à le lui faire payer. Elle montre ici qu'elle a consience des limites que son propre père lui a imposées au sein de leur relation et elle cherche à tout prix à éviter que Debbie connaisse le même sort. 

Leur attachement réciproque reparait ensuite dans l'épisode "Cadeau Surprise" lorsque Miss Parker et Broots se retrouvent enfermés dans l'ascenseur principal. Ils discutent alors du quotidien de père de Broots qui explique que le matin même sa fille lui a indiqué qu'elle savait déjà ce qu'elle voulait faire quand elle serait grande. Il n'a pas la possibilité de terminer sa phrase qu'il est interrompu par Miss Parker qui lui demande tout à coup la raison pour laquelle il n'a pas quitté le Centre. Elle est même bien plus précise car elle ajoute qu'il devrait emmener Debbie loin de toutes ces horreurs. Quand son associé lui répond qu'il l'a envisagé des dizaines de fois déjà, elle lui conseille de le faire et de ne pas se soucier des "qu'en dira-t-on". Elle parvient à mettre Broots au bord des larmes quand elle évoque le fait que la petite fille pourrait bien se retrouver orpheline de père si Broots persiste à rester dans l'entreprise. Elle semble ainsi oublier, pour quelques instants, à quel point le Centre sait s'immiscer dans la vie d'autrui et ne renonce d'ailleurs jamais à le faire : elle en est la preuve vivante. Son désir de vouloir éloigner la fillette d'un potentiel funeste avenir est sincère, palpable. On sent très bien à quel point elle apprécie l'enfant et à quel point elle ne lui souhaite que le meilleur. Broots, trop ému pour parler et ne désirant pas briser cet "instant d'humanité" de la chasseresse, se garde bien de la contredire. Le silence se fait pendant quelques secondes quand Miss Parker, consciente de s'être laissée aller à des confidences personnelles, reprend le contrôle de la situation en lui demandant quel est le métier que veut faire Debbie. Elle est alors abasourdie de s'entendre répondre que la petite veut "tout faire comme elle". Sa réaction, très naturelle, la pousse à rire de cette réponse car elle semble estimer ne pas être un modèle à suivre. Par ailleurs, le simple fait de savoir que Debbie existe puis sa rencontre avec cette dernière ont créé une nouvelle dynamique entre elle et l'informaticien. Elle semble plus précautionneuse avec lui, s'intéresser plus à lui mais aussi respecter désormais sa vie privée bien qu'elle n'hésite jamais à le taquiner à ce propos.

Par ailleurs, dès que la vie de Debbie est menacée, la jeune femme n'hésite pas à intervenir. En effet lorsque Broots lui apprend qu'il est suivi, elle ne le prend d'abord pas au sérieux et il faut attendre qu'Angelo, évadé momentanément du Centre, lui sauve la vie pour la voir agir. Elle menace alors Brigitte et lui intime de ne plus s'en prendre à son collaborateur. Si nous pouvons penser que sa décision est surtout motivée par le fait qu'elle connaisse Broots et qu'elle s'arroge le droit d'être la seule à le terroriser, il n'est pas impossible que le fait de savoir qu'il est père la pousse à prendre les devants. Elle n'a certes pas encore rencontré Debbie mais elle sait que la fillette n'a plus que lui comme point de repère et, une fois encore, Miss Parker n'est pas un monstre au coeur de pierre. (205) Plus tard, alors que Broots est accusé de meurtre et de trahison envers le Centre, elle est la première à réaliser que Debbie court un grave danger. En effet, pour obliger Broots à se rendre, le Centre n'hésiterait pas une seconde à kidnapper la fillette et en s'en servir comme moyen de pression sur son père. Miss Parker, une fois encore, n'hésite pas à prendre des risques et à se rendre en personne à son école pour la récupérer et assurer sa sauvegarde. Elle l'emmène ensuite chez elle et la laisse à la garde de Sam pour s'assurer qu'elle soit en sécurité. Une action pleine de bon sens car jamais personne au Centre ne la soupçonnerait de jouer les baby-sitter et ne pourrait penser qu'elle mettrait délibéremment le Centre en difficulté pour coincer un traitre. Seul Sydney est au courant de sa manoeuvre. Elle fait ensuite tout son possible pour innocenter Broots et assiste finalement à la réunion entre le père et la fille. Gênée, elle quitte la pièce pour les laisser à leurs retrouvailles mais son regard nous indique clairement qu'elle est soulagée de la conclusion de l'affaire et ravie du bonheur de Debbie. (307)

En conclusion, Miss Parker et Debbie se complètent parfaitement. L'une a besoin d'une figure maternelle et l'autre a besoin de donner son affection à une personne extérieure au Centre. Une relation du type "mère/fille" semble se tisser entre elle dès l'instant où la fillette parvient à percer la carapace de la patronne de son père. Miss Parker est extrêment tendre avec elle, plus qu'avec quiconque (son père mis à part), et n'hésite jamais à se mettre en danger quand il s'agit d'assurer sa sauvegarde ou celle de son père. Elle tient au bonheur de la fillette et semble s'être promise de tout faire pour le lui conserver. Par ailleurs elle qui est toujours prompte à rabrouer ses collègues pour leur mauvais goût, notamment vestimentaire, ne proteste jamais quand Broots lui indique que c'est sa fille qui a lavé et/ou choisi ses vêtements à sa place. (219) Debbie, de son côté, sait qu'elle peut compter sur elle pour la protéger et même pour parler.